LES  ANECDOTES  DU  TOUR 70

Une rubrique un peu spéciale sur les anecdotes du Tour . 

Le vécu , vu de l'intérieur. Celà commence avec la première étape et son déroulement . Il faut dire que sur les trois premières étapes les algériens nous ont passablement asphyxiés. Ils revenaient d'un Tour d'Algérie très relevé et donc très affutés. En fait dès le départ donné , l'allure a été extrêmement rapide , les Algériens ayant décidés probablement de prendre les choses en mains (à la pédale plutôt) pour s'assurer l'ascendant sur leurs adversaires.  Après 20 ou 30 kms "l'affaire était "entendue" et après un rythme insoutenable et de multiples attaques les algériens réussirent  2 par 2 à prendre le large dejà à la hauteur de Rufisque. Mais avec deux coureurs sénégalais dans leurs roues. Bruce Legall et Carlos Barbosa. Mais au sein de ce groupe de 6 coureurs , 4 Algériens et nos 2 sénégalais, un partage fut vite opérationnel. les 6 se retrouvèrent à 2 échappés de 3 coureurs (2 Algériens 1 sénégalais) .Dans la première échappée notre courageux BRUCE s'accrocha comme il le pouvait dans la roue d'un de ses adversaires HAMDI et bien lui en a pris puisqu'il termina avec lui sur la ligne d'arrivée de la première étape à M'BOUR ! Il n'avait pas pu, par contre empêcher les trois autres Algériens de le semer sur la route pour aller se partager entre eux les trois premières places ! Mais que c'était-il passait avant ? Car Carlos était aussi de l'aventure de cette échappée surprise. En fait Carlos, comme la plupart des coureurs avait du laisser filer la roue des adversaires qui manifestement menaient un train d'enfer des ce début de Tour. Je crois aussi que Carlos n'a pas adopté la bonne tactique en voulant prendre toutes les roues des coureurs Algériens qui attaquaient chacun leur tour. A ce petit jeux Carlos s'est épuisé. Impossible à suivre, et Carlos lâcha prise un peu après la sortie de Rufisque. Laissant tout de même BRUCE accroché, lui, comme une sangsue à la roue d'HAMDI. Les échappés étaient donc bien partis pour que l'on ne les revois plus. Il y avait donc 4 Algériens devant (l'équipe complète) plus notre intrépide BRUCE, accroché à "son" Algérien.  Le peloton derrière ces hommes en furies soufflait un peu . Après Rufisque nous arrivons dans la fameuse "côte" de Barni  , et là , sans doute suite à un ralentissement, Veyssiere porta une accélération puissante car personne ne pu le suivre et dans la foulée il rejoignait Carlos qui lui était encore sous le choc du rythme effréné que lui avait fait subir les Algériens. Il ne chercha pas à prendre la roue. Veyssiere continua sur sa lancée seul. Il faut dire que son effort était aussi assez violent puisqu'il se retrouva à avoir trois coureurs en point de mire devant lui . Les deux Algériens et BRUCE . l'espoir de les rejoindre lui parcouru l'esprit un moment puisqu'après tout il avait réussis à revenir à une portée de fusil. Il resta ainsi plusieurs kilomètres en "chasse patates" comme on dit dans le jargon cycliste , mais n'arriva pas à reprendre et boucher les 150 mètres qui le séparait encore des hommes de devant. Mieux ils arrivaient à l'embranchement de Diamniadio , et là , et tous les coureurs le savent, en prenant l'embranchement vers M'BOUR sur la droite les coureurs se retrouvent avec un vent violent dans le dos , et les premiers qui en bénéficient voit leur avance s'agrandir rapidement. Veyssiere ne pouvait plus les avoir en point de mire, l'affaire était entendue ! Devant l'évidence , Veyssiere du se résoudre comme Carlos un peu plus tôt à lever le pieds et attendre le peloton. C'était un peu décevant. De plus Veyssiere se souviens qu'il était pratiquement impossible de pouvoir se préparer pour le sprint du peloton , car l'arrivée à M'Bour était assez folklorique ! En effet il y avait plusieurs bandeaux au dessus de la route laissant penser que c'était la banderolle d'arrivée... il y eu plusieurs sprints à répétition et c'est sans doute le plus malin ou le plus attentif qui gagna ce sprint du peloton. Il parait que ce fut.. LIONEL Barbosa (ce qui ne m'étonne pas). Une première étape qui nous a pris tous un peu à la gorge, car il faut le reconnaître les Algériens de ce début de TOUR étaient largement au dessus du lot .(Ils avaient deja gagnés le TOUR !) La preuve, la surprenante moyenne réalisée par les vainqueurs de l'étape à plus de .. 48,110 km/h !! , vitesse et moyenne jamais dépassée à ce jour ! Et BRUCE, lui qui, réussis tout de même à terminer (5ème)  juste derrière "son" Algérien HAMDI, qui la battu au sprint,  même s'il termina à... pratiquement 9 minutes des deux premiers. Bruce, réussis quand même à réaliser une grande performance en établissant lui aussi un record , le "Ruban Jaune" de la route , désignant la meilleure moyenne horaire d'un coureur Sénégalais en course.

BRUCE réalisa une moyenne de : 44,347 km/h ! Moyenne qui a ce jour encore n'a pas du être battu par un sénégalais en course (à vérifier)

En tout cas il réalisa un véritable exploit qui marqua ce début de TOUR. La force et le talent de BRUCE fut son l'excellente concentration dès le départ et le bon choix qu'il fit en se collant à la bonne roue sans jamais plus la lâcher .

Tout ça me ramène justement à une conversation que j'avais eu pendant notre stage de préparation d'avant Tour à THIES  avec BRUCE. Il m'avait demandé un conseil .. Car il ne savait pas trop comment aborder ce TOUR qui était, c'est vrai, une grande première pour nous.  Qu'elle stratégie adopter ? Quel objectif se fixer ? celà le préoccupait pas mal. Alors , après réflexion je lui fit la réponse suivante :" Tu sais si tu veux marquer les esprits dans la durée sur un grand TOUR , le choix est simple.... soit tu le gagnes ce Tour  et bien sur tu seras un champion, puisque tu en seras le premier grand vainqueur. Ou, soit tu gagnes la première étape ou la dernière pour marquer les esprits. Ou alors tu réalises un exploit entre les deux qui pourra aussi laisser une trace longtemps ! " ... On se souvient toujours des vainqueurs ou des exploits ! 

BRUCE à réaliser son rêve et son objectif avec cet  exploit de la première étape avec son "Ruban Jaune" de la meilleure moyenne d'un sénégalais en course.. Et on  se souvient de sa superbe place  au classement final de l'épreuve, à la 9ème place !  Finalement je suis assez content de mon conseil qui a fait tâche d'huile ... Car du coup , l'exemple de Bruce que j'avais si bien conseiller, et qui a réussit sont Tour,  , m'a motivé pour que moi aussi je réalise mon exploit . 

En gagnant l'étape contre la montre individuelle , VEYSSIERE  (21 ans) réussis , lui aussi , son exploit. Et pour un coup de maitre se fut un coup de maitre puisqu'il s'agissait en plus de ma première victoire et elle était Internationale !  30 ans apres, 40 ans après on m'en parle encore puisqu'il a fallu attendre des dizaines d'années pour voir un sénégalais gagner une étape du TOUR (mais pas contre la montre) . Il faut dire qu'en plus, battre les Algériens sur ce TOUR ça marque les esprits. D'autant que l'épreuve contre la montre individuelle est dite :" l'épreuve de vérité" . Là aucune stratégie, aucune tactique, c'est le plus fort qui gagne. Comme on le dit , une victoire à la "pédale". 

Mais ce qui est aussi étonnant c'est que le deuxième n'est pas un Algérien , mais bel et bien un autre sénégalais le superbe JO MATHIEU ! Je le bats de seulement 2 secondes ! Mais ces 2 secondes  valent de l'or , car personne à part lui, et sa famille ou ses amis bien sur ne se souviennent de son exploit à lui aussi. En fait ce contre la montre nous a mis un peu mieux au niveau des Algériens. La course à partir de là a été un peu plus équilibrée même si leur domination à persévérée . Mais la différence est devenue plus nuancée. Les "Dieux" du stade (de la route) sont à portée de guidon ! La preuve, notre ami MATHIEU a faillis réaliser un autre exploit dans sa ville natale en terminant second au sprint de l'étape . Une autre belle performance de MATHIEU. Avec le recul, on peut dire que les Algériens étaient largement supérieur par équipe , mais individuellement "prenable" la preuve. Dans une course sur route en peloton, il faut savoir prendre les bonnes roues (n'est-ce pas Bruce) et aussi savoir bien récupérer toujours dans les roues en sachant prendre les bons relais avec ses équipiers, des expériences peu évidentes pour les sénégalais . 

Parmi les autres anecdotes ou fait de course  il faut noter l'incroyable malchance qu'à connu Veyssiere dans ce TOUR. Heureusement pour lui qu'il a pu avoir sa victoire contre la montre. Car en effet , sur les 10 étapes du TOUR il a du subir 8 crevaisons ! (2 dans la meme étape) Alors qu'il n'avait jamais crevé en compétition au préalable, là il a été servis ! La victoire lui a "adoucis" son sentiment. Or une crevaison à cette époque , personne pour vous dépanner , il faut changer son boyau tout seul sur le bord de la route et ensuite essayer de terminer dans les délais mais loin derrière le peloton. Une vraie galère, et il n'a pas digéré sa mauvaise place au classement général final qui ne reflète pas sa vraie valeur.  C'est pourquoi cette malchance s'est transformée en rage voir colère et lui a fait gagner la première course d'après TOUR devant tous les ténors et champions sénégalais, 2ème Carlos, 3ème Amadou Sow, 4ème Lionel.. etc.. Sa victoire du Tour n'était pas usurpée. Son classement final, n'étant pas représentatif de sa réelle place sur ce Tour, mais c'est la course. 

Il y aurait énormément de choses encore à raconter sur ce TOUR, mais c'est à chacun d'y contribuer.

Car il faudrait parler aussi des surprenants résultats des coureurs sénégalais en général , dont les frères BARBOSA, Lionel, Carlos, René, qui tirent encore une fois les bonnes cartes. C'est l'expérience , la science de la course et bien sur leurs qualités innées qui ont fait d'eux des champions hors normes .  Carlos ayant réalisé ensuite une magnifique carrière en France . Carlos qui aurait du terminer 1er Sénégalais de ce TOUR si son frère ainé (et capitaine) Lionel n'avait réussis lui aussi une belle performance lors de la dernière étape en réussissant  à garder les roues des redoutables Algériens jusqu'à arriver avec eux battus au sprint seulement (à trois contre un , normal) . Mais Carlos lui se retrouva  un peu "coincé" derrière ne pouvant pas prendre le risque de ramener le peloton sur son frère et capitaine. Il du attendre le moment pour se défaire des autres coureurs. Mais Lionel avait bénéficié de l'avance confortable pour "passer" son jeune frère sur le fil au classement général final Lionel termina finalement 1er Sénégalais à la 5ème place et Carlos lui (21 ans) , passa donc de la 5ème à la 6ème place.  Excellent résultats tout de même ! 

Il ne faudrait pas oublier les petits "jeunes" "ambrions" de champions que furent les HENRI DALOMBA,(7ème) les BRUCE LEGALL (9ème)  car très jeunes (à peine 17 ans) mais aussi les JO MATHIEU (deux fois 2ème) les CABRITA, etc, une excellente cuvée de coureurs sénégalais. 

Des anecdotes il y en a eu plein d'autres que chacun pourrait exprimer, alors faites le pour "enrichir" notre mémoire, merci. 


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